Cette année encore, les membres de Muséocom et étudiants du Master Culture et Communication, Parcours Médiations, Musées et Patrimoines, ont réalisé des séminaires de recherche au sein d’institutions de renom.
Ainsi, le séminaire Culture et Numérique s’est déroulé au Fort Saint-André à Villeneuve-lez-Avignon et le séminaire de Muséologie s’est tenu au musée départemental Arles antique.
L’objectif était de réaliser une analyse patrimoniale et, in fine, de proposer aux structures un programme de solutions adaptées, en passant par la remédiation ou la mise en place de nouveaux supports. Pour ce faire, les étudiants ont été invités durant trois jours dans l’une des deux institutions afin d’expertiser le terrain d’étude et mettre en œuvre un protocole d’enquête.
Le séminaire Culture et Numérique au Fort Saint-André
Sous la direction d’Isabelle Brianso et Lise Renaud, avec la collaboration d’Allison Guiraud (doctorante). En partenariat avec le Fort Saint-André : Héloïse Guigue, responsable des publics, Isabelle Fouilloy, administratrice Centre des monuments nationaux/Fort Saint-André/Place forte de Mont-Dauphin.
Les étudiants se sont rendus au Fort Saint-André du 6 au 8 octobre. Construit au 13ᵉ siècle, ce site appartient aujourd’hui au Centre des Monuments Nationaux. L’objectif du séminaire était d’expertiser les trois outils numériques d’aide à la visite, présents sur le parcours. Ainsi, les cartels numériques, mis en place en juillet 2020, délivrent des informations sur les salles où ils sont disposés. Le second outil est l’application mobile mise en ligne en mars 2018. Le visiteur peut s’en servir de support de visite, découvrant l’histoire du Fort et des points d’intérêts remarquables. Cette application se veut ludique et contient plusieurs mini-jeux. Enfin, le troisième outil est une vidéo, actuellement installée dans le châtelet, une des salles à mi-parcours. Elle contextualise en quelques minutes l’histoire du Fort, son architecture militaire, et les lieux emblématiques qui l’entourent. Après ce premier constat, une question s’est posée : comment ces outils s’intègrent au parcours de visite ?
Pour mener à bien cette expertise, le groupe de travail a mis en place une méthodologie permettant d’effectuer un diagnostic du parcours de visite et des différents outils d’aide à la visite (numériques et non-numériques). Ainsi, des observations du comportement des visiteurs et de visites expertes, ont été menées. Le groupe a également réalisé des entretiens auprès des visiteurs. Ce premier diagnostic a permis d’émettre un premier constat : Les outils numériques d’aide à la visite sont peu utilisés.
Selon l’équipe, en améliorant la connaissance et la visibilité des outils numériques d’aide à la visite, cela aura un impact sur leur utilisation par le visiteur. Pour vérifier cela, le groupe de travail a mis en place des améliorations, appelées « remédiations » de ces outils. L’enquête auprès des visiteurs a été poursuivie afin de mesurer leurs impacts sur l’utilisation des outils.
Suite aux différents changements opérés, plusieurs résultats ont été relevés :
- Les cartels numériques ont gagné en visibilité. Cependant, le temps de lecture n’a pas augmenté et des incompréhensions persistent. Selon l’équipe, les informations présentes ne sont pas assez valorisées.
- La vidéo a été déplacée au début du parcours et les visiteurs ont apprécié ce changement. Cette dernière participe ainsi à la promotion du Fort Saint-André.
- Enfin, malgré le fait qu’il y ait davantage de communication réalisée autour de l’application de visite, celle-ci n’a pas été plus utilisée par les visiteurs. Majoritairement, ces derniers ne sont pas intéressés par l’usage de cet outil.
Pour conclure, si ces différents supports de médiation sont complémentaires, tous méritent d’être mieux valorisés dans le parcours de visite. Le groupe de travail a alors fait des recommandations au Fort Saint-André. Il s’agirait d’une refonte du parcours de visite avec la création d’un espace de début de visite permettant d’introduire le lieu aux potentiels visiteurs. Puis, une harmonisation des points d’intérêts sur les différents supports accordés à une signalétique in situ jalonnant le parcours et matérialisant ces points d’intérêts.
Le séminaire Muséologie au musée départemental Arles antique
Sous la direction de Daniel Jacobi, Laure Marchis-Mouren et Éric Triquet. En partenariat avec le département des publics du Musée départemental Arles antique : Marie Vachin, responsable du service médiation et Elise Bonnefille, médiatrice.
Le séminaire de la muséologie s’est déroulé au musée départemental Arles antique du 14, 15, 16 octobre 2020. Autrement appelé le “musée bleu”, le musée Arles antique est construit en 1995 sur l’ancien cirque romain dans le département des Bouches-du-Rhône. Il présente aux visiteurs une riche collection d’objets archéologiques issus de la région. Depuis plusieurs années, le musée collabore avec Muséocom et le Centre Norbert Elias dans le cadre de séminaires de recherche ou de projets culturels.
Cette année, l’objectif était de concevoir des dispositifs d’interprétation et de médiation pour une nouvelle section dans l’exposition du musée, au sein de la partie nommée “La vie quotidienne”. Cette section présente les dieux et héros célèbres, mais également des dieux orientaux moins connus illustrant le syncrétisme religieux de l’empire romain.
Deux groupes se sont constitués, pour définir un nouveau dépliant de parcours de visite et concevoir des feuillets d’accompagnement à la visite.
Parallèlement, un autre groupe d’étudiants a testé et repensé un dispositif de médiation, Dépôt’Ware, conçu à partir d’un prototype de Muséomix. L’objectif de ce dispositif est de faire découvrir la démarche archéologique d’un archéologue lorsqu’il trouve un objet. Il permet également au visiteur de pouvoir toucher et manipuler des objets archéologiques. Ce dispositif est mobile et fonctionne à l’aide d’une tablette tactile. N’ayant jamais été testé auprès du public du musée, il s’agissait donc de proposer un protocole d’utilisation pour le rendre fonctionnel.
Chaque groupe a travaillé individuellement sur sa problématique, en suivant chacun une méthodologie rigoureuse :
- Une phase d’analyse et d’expertise tout d’abord, qui a permis de s’approprier les espaces et dispositifs, ainsi que d’évaluer les besoins et contraintes à prendre en compte.
- Un travail de conception pour le groupe chargé des feuillets et un travail de remédiation pour ceux en charge du dépliant et de Dépôt’Ware.
- Une phase de test sur le terrain, sur une journée, afin d’éprouver les feuillets, le dépliant et l’atelier Dépôt’Ware nouvellement créés auprès des publics.
- Enfin, une étape de remédiation des outils a été réalisée par tous les groupes, afin de prendre en compte les retours des visiteurs. Des recommandations ont également été formulées.
Les résultats :
Une nouvelle version du dépliant de visite a été réalisée, proposant une organisation différente des sections issues de l’ancien plan. De nouveaux titres, logos ainsi que des textes explicatifs ont été ajoutés aux sections.
Un modèle de feuillet a été réalisé, avec le demi-dieu Hercule comme sujet. Ce feuillet a été pensé sur un concept de niveaux d’informations différents sur le recto et le verso : le premier est pensé comme plus ludique, centré sur des informations générales, avec une prédominance des images. Le second, le verso, procure des informations plus complètes et spécifiques. Ce feuillet exemple comprenant des niveaux d’informations différents, des rubriques (objet curieux, etc.) et une mise en page peut être repris pour la réalisation d’autres feuillets.
Concernant l’atelier Dépôt’ware, celui-ci a été entièrement repensé. En effet, les nombreux dysfonctionnements du dispositif proposé par le musée, ne permettaient pas de proposer un protocole d’utilisation viable. C’est pourquoi, un nouvel atelier a été conçu en vidéoprojection, reprenant les objectifs initiaux du musée, à savoir, faire découvrir la démarche scientifique d’un archéologue et pouvoir toucher des objets archéologiques. À partir de vidéos issues de la tablette de l’ancien dispositif, l’atelier permet d’accueillir un plus large groupe de participants. Animé par un médiateur, l’atelier permet au jeune public comme aux adultes de se mettre dans la peau d’un archéologue pour identifier un objet archéologique.
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Nous remercions les institutions et leurs équipes pour leur accueil, le temps qu’elles nous ont accordées ainsi que pour leur venue à la journée de restitution qui s’est déroulée le 19 janvier 2021 à l’Université d’Avignon. Enfin, nous remercions nos enseignants-chercheurs pour leur encadrement et leurs précieux conseils tout au long de la réalisation de ce travail.
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