La Biennale européenne du patrimoine urbain s’est déroulée du 4 au 15 novembre dans quatre villes de la région Occitanie : Toulouse, Cahors, Auch et Carcassonne. Le but étant de faire du patrimoine une force de développement en réunissant les acteurs liés, de près ou de loin, à la thématique du patrimoine : élus de collectivités, mais aussi associations, universitaires, étudiants et habitants.
Plusieurs rencontres ont été organisées pour débattre sur les façons d’aborder la question de la conservation et de la mise en valeur du patrimoine au sein des villes. À Toulouse, l’événement a eu lieu au Quai des Savoirs où se sont déroulés plusieurs conférences, des expositions, des workshops d’étudiants et des présentations de projets innovants.
Nous avons participé à la première table ronde sur le thème du « Projet urbain et conservation du patrimoine : perspectives contradictoires ? » avec la participation de Joan Busquets, urbaniste, et de Mireille Grubert, architecte du patrimoine et directrice de l’École de Chaillot. Le premier intervenant nous a présenté l’évolution du métier d’urbaniste et de ses enjeux. En effet, de nos jours, il est question de créer plus d’espaces de partage dans les villes et de limiter le trafic des voitures en conciliant l’espace naturel, les passages piétons et, dans le cas de Toulouse, en mettant davantage en avant le Canal du Midi, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1996.
Quant à la seconde intervenante, elle a montré que « la culture alimente la création », autrement dit, que chaque construction ou changement architectural prend en compte le contexte social, urbain, historique et architectural de la ville, sans oublier les plans de sauvegarde et de mise en valeur qui doivent absolument être consultés pour respecter l’environnement et le patrimoine déjà présent. Mireille Grubert est également revenue sur plusieurs concepts : « authenticité, usages, valeurs, perspectives » dont les définitions varient selon les chercheurs. Pourtant chaque architecte a la lourde responsabilité de faire des choix dans les définitions attribuées à ces concepts pour pouvoir les utiliser dans leurs créations.
La seconde table ronde, mêlant art contemporain et patrimoine, avait pour thème « De quoi est fait cet art qu’on insuffle dans les territoires ? ». Sont intervenus Valérie Mazouin, directrice du centre d’art La Chapelle Saint-Jacques (Saint-Gaudens), Karine Mathieu, chargée de projet d’exposition aux Abattoirs-Frac Midi-Pyrénées, et David Coste, artiste et enseignant à l’école des Beaux-Arts de Pau. Tous trois travaillent sur un projet d’exposition autour du travail de Le Corbusier. Leur discours, plus philosophique, portait sur la réception de l’art contemporain urbain dans les villes. En effet, l’effet de surprise créé par l’architecture de Le Corbusier, par exemple, provoque bien souvent les critiques des habitants alentours. Il est important de mettre en place des actions afin de permettre aux habitants de modifier leur regard sur cet art encore souvent méconnu.
Cette biennale était très enrichissante grâce à la diversité des intervenants et des sujets abordés. De nombreux professionnels en architecture et scénographie étaient présents, offrant ainsi leur vision sur la mise en espace et sur l’agencement d’une ville, certaines idées étant applicables à l’agencement d’une exposition.
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