Marion Vernerey, Emily Laurent-Chapet et Marie Palmade faisaient partie de la promotion 2018-2019 de Muséocom. Nous devions les rencontrer autour d’une table-ronde en mars dernier pour discuter de l’insertion professionnelle grâce à la Jeune Agence. Finalement c’est en ligne que nous les retrouvons et avec plaisir ! 

Le projet de simulation en M1 : en route pour Muséocom ! 

Muséocom, on a hâte d’y rentrer quand on est en première année. Pour nous faire patienter et surtout pour nous préparer, on a le projet de simulation au second semestre du M1. Pour rappel le projet de simulation consiste en une véritable mise en situation : répondre à un cahier des charges proposé par une structure culturelle. Ce sont donc plusieurs équipes qui sont constituées comme différentes agences répondant à un appel d’offre, de la phase ressources documentaires à la phase mise en exposition.

  • Vous étiez en M1 il y a deux ans, quel était votre projet de simulation ? 

MV : notre projet de simulation était la création d’un concept d’exposition pour l’Epicurium – qui n’existe plus aujourd’hui – un lieu de culture scientifique sur les fruits et les légumes. 

ELC : Oui, je dirais plus particulièrement le jardin du musée qu’il fallait repenser comme un parcours d’exposition à part entière.

  • En quoi cela vous a-t-il préparées à Muséocom ? 

MV : je pense que le projet de simulation m’a préparée pour Muséocom sur trois plans : tout d’abord, le fait de travailler en groupe imposé, ce qui pour ma part m’a sortie de ma zone de confort. Aussi, le projet de simulation se déroulant sur trois mois, il  m’a permis de m’investir sur un travail bien plus long que ce que j’avais pu connaître avant dans ma vie universitaire. 

MP : Ce projet m’a préparé à répondre à une commande et à conceptualiser une exposition. Je venais d’une formation extérieure au monde de la culture donc faire ce projet de simulation avant Muséocom m’a servi “d’échauffement”. Enfin, il a fallu s’adapter au sein d’un groupe de travail, ce qui est une compétence essentielle pour Muséocom mais aussi pour les stages et la vie professionnelle.

ELC : C’est un réel projet de professionnalisation à mes yeux, qui nous prépare vraiment à ce que peut représenter la réponse à une commande dans le milieu culturel. C’est une bonne formation au travail d’équipe et la diplomatie ainsi qu’un bon moyen de se rendre compte de ce dont on est capable en termes de travail, d’investissement et d’initiative. Cela m’a permis personnellement de réfléchir un peu plus au rôle que je voulais tenir dans Muséocom l’année suivante car toutes les difficultés et les défis que représente ce projet de simulation m’ont permis d’avoir plus confiance en mon travail et mes capacités. 

  • Y a-t-il une chose dans votre projet dont vous êtes particulièrement fières ? Un dispositif que vous avez créé par exemple ? 

MV : Nous avions imaginé un concept d’exposition autour de la découverte et de l’inclusion pour tou.te.s et ce sont des thèmes qui me tenaient particulièrement à coeur. Nous avons d’ailleurs gagné le projet de simulation et ce fut une belle récompense pour tous les efforts fournis. 

MP: Je pense avoir réussi à travailler sur un sujet qui m’était complètement étranger, pour proposer un projet d’exposition dont notre groupe pouvait être fier. Et même si ce n’est pas le plus important, gagner le projet de simulation était une belle récompense.

ELC : J’ai le même sentiment que Marion, réfléchir à un concept d’exposition et un dispositif permettant l’inclusivité de tous.tes les visiteur.se.s est une belle fierté. Être capable de réfléchir en dehors des sentiers battus pour se démarquer et tenter de rendre la culture accessible à tous.tes n’est pas toujours évident mais c’est une chose que l’on se doit de faire en tant que futur.e.s professionnel.le.s de la culture.

  • Est-ce que ce projet de simulation vous a orienté dans votre parcours professionnel ? A-t-il révélé une compétence en particulier ? 

MV : Si en soi, ce n’était pas un thème de prédilection pour moi, le projet de simulation m’a appris néanmoins une méthode de travail et un savoir-faire, qui m’a particulièrement aidé pour répondre aux appels d’offre par la suite pour Muséocom. Pour ma part, le projet de simulation était une rare occasion de faire du concept d’exposition au cours des deux années de Master, me permettant de réaliser que j’appréciais tout particulièrement cette facette des professions culturelles.

MP: Ce projet a conforté mon intérêt pour la conception de projets culturels (ateliers, dispositifs, visites, etc…). A partir de cet exercice j’ai pu évaluer où je pouvais m’améliorer dans ce domaine. J’ai aussi appris à analyser un cahier des charges afin de pouvoir y répondre correctement ce qui est essentiel pour Muséocom mais aussi pour  mes expériences professionnelles.

ELC : C’est surtout la méthodologie et la rigueur du travail derrière le projet de simulation qui m’a marquée derrière cet exercice. Cela m’a énormément aidé à me rendre compte de mes compétences rédactionnelles, et j’ai pris beaucoup de plaisir à la rédaction (je ne suis pas devenue secrétaire de la JA pour rien !). Le projet m’a aussi permis de me rendre compte que développer des idées originales est une plus-value incroyable, qui m’apporte beaucoup aujourd’hui lorsque j’exerce le métier de médiatrice culturelle ou guide-conférencière. 

Maquette des Experluettes © Muséocom
Maquette Agence Mise en Regard(s) © Muséocom

Muséocom 

  • A quel pôle apparteniez-vous au sein de la jeune agence et quelle(s) mission(s) avez-vous particulièrement appréciées dans ce pôle ? 

MV : J’étais la trésorière de Muséocom. Ayant fait des études de gestion avant, j’avais vraiment une place qui me plaisait et qui me paraissait importante, bien que ce fut un des rôles “de l’ombre” avec le secrétariat. Néanmoins, c’était un beau privilège et une sacrée responsabilité de gérer un tel portefeuille à mon âge. C’est un poste qui peut paraître assez peu glamour, j’en conviens, mais moi je m’y suis vraiment amusée : décortiquer les notes, faire des budgets prévisionnels, suivre les dépenses et les recettes, courir après les autres étudiant.e.s pour avoir leur note de frais ou encore rédiger les devis. 

MP: Je faisais parti du Pôle Relations Professionnelles où nous devions démarcher des structures culturelles pour d’éventuels projets avec la Jeune Agence. Ce qui m’a beaucoup plu c’est justement de créer un plan de démarchage et de rencontrer ces différents professionnels dans des contextes et avec des moyens différents (lancement de saison, vernissage, mails). 

ELC : J’étais la secrétaire de Muséocom et faisait donc partie du bureau de la JA. J’ai toujours essayé de développer des capacités d’organisation et de rédaction rigoureuses tout au long de mon cursus universitaire et occuper ce poste m’a permis de mettre en oeuvre ces capacités. J’ai énormément apprécié tenir ce rôle même si c’est effectivement un des postes les plus “invisibles” au sein de la JA, car c’est beaucoup de travail d’archivage, un travail qui ne se remarque toujours pas mais qui, à mes yeux, permet de consolider l’efficacité et la professionnalisation de la JA sur le long terme. 

  • Quel fut votre projet préféré ? Pourquoi ? 

MV : Je ne sais pas si j’ai eu un projet préféré, mais le plus formateur pour moi a été AEV où j’étais cheffe de projet, bien que ce fut très intense, ou justement parce que ça l’était. Gérer le déplacement des différent.e.s participant.e.s, l’hébergement et le transport, le contact avec les institutions muséales, les imprévus, la gestion des dépenses que cela générait, tout en faisant également mon stage de fin d’étude et la rédaction de mon mémoire. Je crois que je n’avais jamais autant travaillé de ma vie, mais j’ai beaucoup appris sur ma capacité de travail durant cette période. 

MP: Même si c’est un projet qui a été mis en place pour l’année suivante, j’ai bien aimé le projet de Mourcairol. Rencontrer les commanditaires, visiter le site archéologique et proposer un projet adapté aux attentes était très stimulant. 

ELC : Je n’ai pas vraiment de projet préféré non plus, mais celui qui m’a sûrement poussée à aller au-delà de mes doutes et de ma zone de confort a été un projet qui a failli aboutir, avec l’abbaye Saint André. C’était un projet de concept d’exposition sonore, un superbe projet dans un très beau lieu, qui nous a encouragé à réfléchir en fonction de contraintes de budget, de technologie ou encore de lieu, en dialogue à la fois avec l’artiste sonore et les responsables de l’abbaye. Le projet n’a finalement pas eu lieu mais tout le travail fourni m’a permis d’obtenir tout un savoir-faire en termes de travail et d’échange direct avec des professionnels de la culture, de l’artiste exposé à l’établissement. 

  • Qu’avez-vous fait depuis que vous avez quitté Muséocom ? Racontez-nous ! 

MV : L’Ardénome, le lieu où j’avais effectué mon stage m’a proposé un poste de chargée de médiation pour la rentrée 2019. Depuis, j’y travaille et c’est un premier job idéal. 

MP: J’ai été médiatrice pour le Parcours de l’Art en octobre 2019, puis pour le Mucem. J’ai aussi répondu à un marché public pour les archives départementales du Vaucluse.

ELC : J’ai été embauchée à la Fondation Villa Datris pour la sculpture contemporaine en tant que médiatrice culturelle suite au stage que j’ai effectué là-bas, et suis ré-embauchée pour leur prochaine exposition à l’été 2020. C’est un lieu avec des valeurs très proches des miennes, en lien avec l’accessibilité de la culture à tous.tes et la volonté de proposer des expositions d’une très grande qualité à tous types de publics, des initiés de l’art contemporain aux écoles primaires en passant par des étudiants en IME.

© Emily Laurent-Chaplet
Marie Palmade à la Chapelle du Miracle © Muséocom - Anaëlle Tintinger
  • Avez-vous découvert des métiers avec Muséocom,  des étapes d’un projet culturel dont vous n’aviez pas connaissance avant ? 

MV : C’est peut-être un peu honteux à répondre, mais je ne connaissais pas les propales, qui furent une partie importante de notre travail à Muséocom. 

MP: Tout comme Marion. Je ne connaissais pas du tout ces documents et cela m’a été utile pour la suite, notamment pour répondre au marché public.

ELC : Pareil pour moi, Muséocom m’a ouvert tout un monde de propale, de budget prévisionnel, de démarches administratives et d’archivage inconnu au bataillon pour moi, mais tellement essentiel pour notre avenir professionnel. J’ai aussi beaucoup appris sur les différents métiers de la culture, y compris sur le métier de médiatrice culturelle que j’exerce aujourd’hui – alors même que j’avais déjà une carte de guide-conférencière – et sur la véritable pluralité de ce métier. 

  • Auriez-vous des conseils à nous donner alors que nous serons bientôt sur le marché du travail ? 

MV : Tout d’abord, bon courage, surtout en ce moment ! Je dirais aux futur.e.s diplômé.e.s qu’ils ont droit d’être exigent.e.s ! Ne vous bradez pas et sachez ce que vous valez !

MP : Beaucoup de patience et d’opiniâtreté. J’ai réussi à avoir des postes et des entretiens d’embauche en montrant ma détermination à certains employeurs.

ELC : Alors tout d’abord ayez confiance en vous ! Ensuite, n’hésitez pas à prendre des initiatives, à développer des idées originales et croire en ces idées. Pour finir, sachez aussi vous soutenir les un.e.s les autres, le monde de la culture est parfois intransigeant et marche beaucoup au réseau, faites valoir votre travail et entendre votre voix (afin que l’on voit enfin un peu plus de femmes aux postes de direction des établissements culturels, on est quand même 80% de femmes dans le milieu).


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