La semaine des Rencontres Professionnelles s’est close avec le festival Frames, qui nous a accueilli au cinéma Pandora à Avignon le 28 septembre, et où nous avons pu assister à des tables rondes en avant première. Ce festival existe depuis 2016 et réunit différents créateurs de contenu issus majoritairement de la plateforme YouTube. Cet événement permet à différents créateurs de s’exprimer sur leur métier, encore assez méconnu mais également très stéréotypé. 

Frames Festival © Clotilde Lett-Cossenet

Nous avons assisté à deux tables rondes animées par Virginie Spies, maître de conférence à l’Université d’Avignon et créatrice de contenus sur Youtube. Les deux thématiques qui ont été abordées: « être accompagné pour se professionnaliser » et « plateformes de diffusion : quels choix avons-nous ? »

L’objectif de la première table ronde était d’identifier les institutions et les professionnels de la sphère de la web vidéo mais aussi d’expliquer la professionnalisation du statut de créateur qui devient progressivement un « vrai » métier, c’est-à-dire, reconnu et non plus perçu comme un passe-temps. En effet, bien des vidéastes ont commencé leur carrière par des vidéos de type humoristique dans leur chambre, entre amis. Cependant, avec l’émergence du phénomène, différents métiers et statuts juridiques ont été adaptés à cette profession 2.0. Trois intervenants étaient invités à discuter de ce thèmes : Cyril Chagot, co-fondateur de Frensh Toast, Ronan Letroqueux de NES et Julien Neutres, directeur de la création du CNC (Centre National du Cinéma). Chacun nous a exposé l’émergence des “youtubeurs” et les différentes problématiques que cela a soulevé en matière de financement, de management et de structuration. Alors, tous se sont accordés sur le fait que la solidarité est un fondement primordial, de même que les sites de crowdfunding et de dons. Ces derniers permettent en effet aux vidéastes de toucher un revenu pour ainsi pouvoir continuer leur activité, les publicités ne permettant pas, à elles-seules, d’avoir un salaire, d’engager des producteurs et des techniciens pour la création de contenus plus qualitatifs. De plus, des institutions telles que la CNC cherche à s’adapter aux nouveaux médias en collaborant avec les créateurs. Elle débloque ainsi chaque année 2 millions d’euros pour des projets de vidéos, vlogs ou podcasts qu’elle distribue à 100 projets (sur les 1400 demandes – les projets ne sont financé au maximum qu’à 50%).

La seconde table ronde rassemblaient Colas Courjal, manager de Dailymotion ; Gilles Freissiner, directeur du développement numérique d’ARTE et Nicolas Robin, co-fondateur de la plateforme ImagoTV. Dans un premier temps Colas Courjal a exposé les différences entre Youtube et Dailymotion. Cette dernière fonctionne en réalité avec de nombreux partenaires, en externe, c’est-à-dire que les vidéos sont visionnées depuis d’autres pages, comme par exemples des articles de médias. La plateforme recherche une audience qualitative ainsi que des partenaires annonceurs, et cible plutôt les 25-49 ans. Gilles Freissiner a quant à lui expliqué qu’Arte s’adaptait aux nouveaux modes de consommation des médias et comprenait l’importance de la création web, notamment via des programmes digitaux, impossible à diffuser à la télévision dite “classique”. Enfin, Nicolas Robin a présenté sa nouvelle plateforme VOD, appelé imagoTV. Ce site rassemble différentes vidéos du net sur divers thèmes. Il permet également d’apporter de la visibilité et de la crédibilité à des vidéastes car il peut paraitre difficile de faire le tri parmi le contenu infini et le choix proposé par YouTube.

Par ailleurs, le monde de la création de contenu sur le web, aussi difficile soit-il, l’est d’autant plus pour les créatrices. En effet, sur l’ensemble des tables rondes auxquelles nous avons pu assister, seuls des intervenants étaient présents ou cités. Alors, comme l’a questionné la youtubeuse « Solange te parle » à Cyril Chagot et Ronan Letroqueux qu’en est-il des femmes dans ce milieu ?

Cette matinée fut très enrichissante et nous a permis d’explorer des thématiques dont nous sommes peu habitués dans notre cursus universitaire. La Jeune Agence Muséocom tient à remercier l’équipe du Frames Festival pour leur invitation.

 


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