Pour cette deuxième rencontre avec des professionnels de la culture, Oriane Zugmeyer et Patricia Plutino ont présenté respectivement le centre d’art 3Bis f et le ZEF, une scène nationale de la ville de Marseille, dans le cadre d’une discussion autour des lieux de création contemporaine © 3Bis f  et ZEF

 

Dans la continuité de cette deuxième session des Rencontres professionnelles, nous avons, le lundi 25 janvier 2021 débuté la semaine avec une discussion autour des lieux de création contemporaine. A cette occasion nous avons eu le plaisir de pouvoir échanger avec Oriane Zugmeyer chargée de la communication et de la médiation culturelle au sein du Centre d’art 3Bis f mais également Patricia Plutino, chargée des relations avec les publics pour la scène nationale Le ZEF. Toutes deux ont pu nous faire découvrir la structure dans laquelle elles travaillent, mais également nous partager leurs expériences ainsi que leur parcours professionnel.

Dans un premier temps, Oriane Zugmeyer nous a présenté le Centre d’art 3 Bis F, une structure ouverte depuis 1983 et située dans le Centre Hospitalier psychiatrique Montperrin à Aix-en-Provence. Le nom 3bis f désignait le 3bis femmes, un bâtiment principalement réservé aux femmes dans cet hôpital. Il s’agit aujourd’hui d’un lieu de mémoire, mais également d’un lieu de créations contemporaines pluridisciplinaires tourné vers les arts vivants et les arts visuels. Le 3bis f est un lieu de résidence pour artistes, mais également un lieu de diffusion et de partage. Ce centre d’art permet de mélanger et décloisonner des personnes de différentes origines et états de santé. Comme nous l’a expliqué Oriane Zugmeyer, il y a une volonté de rassembler les personnes et que le 3bis f soit ainsi un espace commun pour se réunir et faire la fête. Ces temps d’échanges « informels » sont à leurs yeux d’importance équivalente que les moments formels comme les temps de visites ou ateliers par exemple qui permettent de discuter avec les artistes. Avec cette crise sanitaire liée à la COVID-19, en dialogue permanent avec le contexte du lieu, le 3bis f réinterroge cette question du soin qui est devenu primordiale. L’hôpital en crise est un endroit critique et militant, ou la création n’est pas vue comme thérapeutique, mais plutôt comme un moment à partager autour de la création contemporaine, en collaboration avec les patients, les artistes et les soignants.

C’est au tour de Patricia Plutino de prendre la suite afin de nous présenter et de nous faire découvrir le ZEF, une Scène Nationale qui conjugue à la fois une maison d’artiste La Gare Franche et un théâtre labellisé Le Merlan.  Situé dans les quartiers nord de la ville de Marseille, il s’agit d’un centre culturel dédié aux arts vivants. Le ZEF est également un lieu avec une histoire particulière. À l’origine, il y avait des fermes, puis un bidonville remplacé à partir des années 1960, par la mise en place de HLM pour les habitants de Marseille. Plus tard, ce sera la construction d’un centre urbain destiné à la culture. Au fil du temps, il y a une volonté de reconnecter le lieu avec son territoire, cette volonté persiste encore aujourd’hui. Le ZEF est un lieu de vie composé de plusieurs espaces, un lieu d’échange mais également un lieu de partage. Pour les artistes qui viennent s’installer le temps d’une résidence, il s’agit d’un lieu de travail et d’expériences. Cette maison d’artiste regroupe des artistes déjà connus et diffusés au niveau national, mais également des artistes moins connus, en plein essor, tous présents pour créer et construire des projets ensemble. Patricia Plutino nous a expliqué qu’elle travaillait à partir de la programmation pour mettre en place des projets avec le public, qu’elle rencontrait ces mêmes artistes et avait la liberté dans les actions menées au ZEF. Des dispositifs de mise en partage autour des différentes créations sont élaborés afin que ces dernières soient accessibles au plus grand nombre et aux plus curieux.

Cette table ronde nous a permis d’échanger sur ces lieux qui s’inscrivent à la fois comme des lieux de diffusion, mais également comme des lieux de résidence et de création. Nous avons pu discuter de l’histoire de ces lieux et sur leurs différentes problématiques, qu’elles soient liées ou non à la crise sanitaire que nous vivons.

Patricia Plutino et Oriane Zugmeyer se sont rejointes sur ces mêmes pensées : sans cesse se remettre en question, être à l’écoute et enfin, prendre le temps d’instaurer un climat de confiance avec le public, car c’est cette relation avec ce même public et les résidents qui permet de faire vivre ces lieux de création contemporaine.

 


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