Marta Gili, Lilian Schaus, Axelle Benaïch ont inauguré cette série de rencontres professionnelles avec une table-ronde sur la thématique des femmes dans la culture, co-animée par Marianne Alex et Zoé Laniesse © Muséocom – Grâce Antoniak

 

La deuxième session des rencontres professionnelles du Master Culture & Communication s’est déroulée le 07 janvier 2021 et durant la semaine du 25 au 29 janvier 2021. Ce format nous permet, en tant qu’étudiants, d’accueillir des professionnels de la culture qui viennent nous partager leurs expériences. Contexte sanitaire oblige, ces rencontres se sont déroulées en visioconférence, ce qui n’a en rien impacté la qualité et la richesse de ces échanges.

Les rencontres professionnelles ont été inaugurées par une table-ronde sur la thématique des femmes dans la culture. Nous avons eu le plaisir d’accueillir quatre femmes aux parcours différents mais toutes engagées  pour montrer que les femmes ont une place à se construire et à revendiquer dans le domaine culturel. Avant d’évoquer les points saillants de cette rencontre, prenons un temps pour présenter ces professionnelles.

Marta Gili, d’origine espagnole, est une critique d’art et commissaire d’exposition, spécialisée en photographie. Elle a notamment été directrice du Jeu de Paume, lieu d’exposition d’art contemporain consacré à l’image et à la photographie de 2006 à 2018. Elle a été la première femme à la tête d’une grande institution parisienne. Puis, elle a été nommée directrice de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie (ENSP) d’Arles en 2019. Marta Gili œuvre à la parité hommes / femmes, tant dans les programmations qu’elle propose que dans la sélection des étudiants de l’ENSP.

Lilian Schaus est directrice du Centre de Développement Chorégraphique Uzès Danse (CDCN), créé en 2000 pour poursuivre le travail réalisé avec le Festival de danse d’Uzès. Liliane Schaus dirige la structure depuis 2006 et œuvre à la démocratisation de la danse en travaillant notamment en collaboration avec d’autres structures institutionnelles comme les écoles et les hôpitaux.

Axelle Benaïch, qui se considère comme une autodidacte, est la fondatrice et la directrice de la Fabulerie depuis 2020 et d’une zone de co-working associée depuis 2014. La Fabulerie est un lieu où des réflexions sur l’innovation sociale et les usages positifs du numérique sont menées et où des structures sont accompagnées dans la création de plateformes web et la gestion de contenus partagés.

La rencontre a été co-animée par Marianne Alex, docteure en Sciences de l’Information et de la Communication, accompagnatrice Pédagogique et enseignante en SHS à l’Ecole Centrale Lyon. Marianne Alex est spécialisée sur les questions d’égalité homme-femme. Son expertise, nous a permis de comprendre, à partir des expériences des participantes, des faits sociologiques liés au genre.

Cette rencontre a permis de mettre en évidence deux types d’inégalités femme/homme à l’œuvre dans le domaine culturel. Tout d’abord, des inégalités structurelles ou organisationnelles. Ainsi, si dans l’enseignement supérieur, les filières culturelles comptent une majorité de femmes, dans le milieu professionnel, les postes à responsabilités sont principalement occupés par les hommes. Comme le souligne Marta Gili, Liliane Schaus, et Axelle Benaïch, le milieu culturel est un monde essentiellement masculin même si les choses ont changé au cours de ces dernières années notamment par la mise en place, par le Ministère de la Culture, de quota pour le recrutement dans les structures labellisées. Pour reprendre, l’expression marquante et significative de Marianne Alex, « dans le milieu culturel, les femmes sont comparable à l’oxygène : plus on monte, plus on en manque ».

D’autre part, les échanges menés ont mis en exergue des inégalités psychologiques, mentales, cognitives qui touchent les femmes. Nous pourrions évoquer les stéréotypes liés au caractère attendu des femmes : le fameux poncif du management féminin comme étant plus compréhensif. À ce propos, Marta Gili indique que ces collaborateurs lui font régulièrement la remarque de manquer de « douceur ». Or, comme elle le souligne, cette remarque ne lui serait pas faite si elle était un homme. À travers le parcours des quatre professionnelles, nous avons également évoqué la question de l’autocensure parfois à l’œuvre, et la notion d’intersectionnalité, concept visant à révéler la pluralité des discriminations dont une personne peut faire l’objet : par exemple une discrimination de genre associée à une discrimination liée à l’origine.

Pour conclure, nous tenons à remercier chaleureusement les intervenantes pour ce temps d’échange très enrichissant. Cette rencontre a connu un écho particulier auprès de notre promotion, majoritairement féminine : un éveil des consciences et un espoir à conserver pour notre avenir.


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