Les relations publiques dans le spectacle vivant

Le vendredi 24 janvier 2020, Muséocom a rencontré Aurélie Clément, chargée des relations publiques au Théâtre des Halles d’Avignon qui nous reçoit dans une chapelle pas comme les autres. Attenante au Théâtre des Halles, association 1901, elle voit se jouer en ses murs des scènes de toutes sortes. En effet, la chapelle accueille les publics au cours de l’année et se transforme en salle de spectacle lors du festival d’Avignon. 

Aurélie Clément nous parle avec passion de son lieu de travail, de son métier, de son parcours. D’abord attirée par les métiers du social, elle se dirige finalement le secteur culturel. Elle se forme alors en animation sociale et culturelle avant d’intégrer l’Institut Universitaire et Professionnel Paul Cézanne d’Aix Marseille et d’obtenir un Master en Administration des institutions culturelles. Si son parcours témoigne d’envies multiples, Aurélie Clément voue une fidélité toute particulière pour le théâtre, qu’elle pratique en amateur et qui fera l’objet de son premier mémoire de recherche. Elle décroche alors plusieurs contrats en relations presse et communication avant d’intégrer le Théâtre des Halles en tant que chargée de relations publiques. 

Aurélie Clément © Muséocom - Marie Licata

Être chargée des relations publiques au Théâtre des Halles, c’est d’abord savoir s’adresser à une multitude d’interlocuteurs différents. Aurélie Clément consacre, par exemple, une grande partie de son temps à contacter des “relais” professionnels : enseignants, éducateurs, animateurs d’institutions plurielles afin d’ouvrir le théâtre et sa programmation annuelle au plus grand nombre. Il s’agit là d’un travail sans relâche qui répond en partie à la fonction première du théâtre : le soutien à la création artistique dans le spectacle vivant. Ainsi, le théâtre accueille et achète différentes pièces suivant une ligne artistique propre. Soutenir donc, en donnant à voir les spectacles à un public aussi large que possible. Il s’agit aussi pour Aurélie Clément de s’adresser aux institutions afin de témoigner de leurs fonctions, communiquer auprès de leurs soutiens – Ministère de la culture et de la communication, Région PACA, Département du Vaucluse, Ville d’Avignon – les actions, la programmation, le soutien permanent à la diffusion du spectacle vivant. 

Ce travail d’ouverture (des spectacles vers les publics) pose aussi la question des politiques tarifaires. Au Théâtre des Halles, Aurélie Clément travaille donc sur une nouvelle grille tarifaire pour répondre à l’enjeu de la fidélisation et donner à voir, le plus possible, les spectacles de la programmation annuelle. Il s’agit alors de penser des avantages membres ou adhérents, des outils qui permettent au spectateur de devenir privilégié, seul ou à plusieurs, etc. En d’autres termes, Aurélie Clément met un point d’honneur à pratiquer une politique tarifaire la plus accessible possible malgré les réalités actuelles du spectacle vivant. 

“ On est sur une politique de l’ouverture”

Enfin, Aurélie Clément insiste sur la connexion forte entre les relations publiques et le service de communication. La première doit pouvoir s’appuyer sur la deuxième, toujours, pour communiquer vers des publics à la fois divers et dispersés, les politiques tarifaires, la programmation annuelle, les abonnements, les rencontres et événements, etc. Il s’agit là de cerner les publics cibles afin de proposer une communication pertinente et efficace. Aurélie Clément nous dit que, pour la programmation, celle-ci se fait en trois temps : le “tout public” dans toute sa diversité, la presse, et enfin les professionnels ciblés qui peuvent ensuite se transformer en relais internes dans leurs domaines. Il s’agit ensuite de créer des affinités, relancer, faire en sorte que les élèves, étudiants, éducateurs, enseignants, animateurs s’y retrouvent. En somme, être chargé de relations publiques n’est-ce pas mettre toute sa générosité au service d’une vision culturelle ambitieuse : pouvoir faire venir tout le monde au théâtre et qu’ils repartent tous, au moins, plus heureux qu’en arrivant ?

“Et si vous y croyez assez, peut-être il y aura un poney”

On ne voit pas le temps passer, il est temps d’aller assister à la représentation de la compagnie marseillaise : Le Détachement International du Muerto Coco intitulée “Et si vous y croyez assez, peut-être il y aura un poney”. On se laisse prendre au jeu des poèmes, de la musique, de la prestidigitation devant ses deux comédiens qui nous font ensuite l’honneur d’un bord de scène captivant avant que nous allions visiter le Théâtre, ses loges, ses régies, ses coulisses. 

Nous tenons, pour le temps qu’elle y a accordé et l’intérêt qu’elle nous a porté, et pour le partage, remercier tout particulièrement Aurélie Clément à qui nous souhaitons la meilleure continuation possible dans son métier. Nous remercions aussi l’ensemble de l’équipe du Théâtre des Halles pour leur accueil chaleureux et leur disponibilité. Enfin, nous remercions Raphaëlle Bouvier, Roman Gigoi et Maxime Potard, membres du collectif, pour l’échange autour de la prestation. 


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