Nom / Prénom : Sébastien Balestrieri

Promotion : 2019 – 2020

Poste actuel : Médiateur culturel

Structure : Consultant en ingénierie culturelle et guide-conférencier (indépendant) / Enseignant vacataire à Sciences Po Aix

Ville : Avignon

©Sébastien Balestrieri.2023

1/En quelques lignes, pourrais-tu nous résumer ton parcours post bac ? 

Pour faire simple, je n’ai pas eu un parcours classique. J’ai fait un double baccalauréat franco-allemand suivi d’une classe prépa au lycée Dumont d’Urville à Toulon avec spécialité histoire-géographie et allemand avec un peu de grec ancien et de latin. Je voulais poursuivre dans des études d’archéologie en France-Allemagne-Suisse pour ensuite faire un master d’archéologie franco-allemand suisse. Je suis donc parti valider ma licence d’histoire à l’université de Strasbourg pour me rapprocher de l’Allemagne et éventuellement intégrer un master d’archéologie avec l’Allemagne et la Suisse. Sauf qu’après deux années de classe prépa, mon entrée à la fac était un peu dure, je me posais pas mal de questions sur ce que j’allais faire… Est-ce que j’allais devenir enseignant après une licence d’histoire ? On ne nous parlait pas trop des débouchés, j’ai fait tout un travail sur mon parcours professionnel pour savoir ce que j’allais faire, chercher ce qui me plaisait vraiment. Est-ce que c’était la fouille ? L’étude ? Et finalement c’était plus le volet transmission, c’est pourquoi je me suis intéressé à la communication

J’ai découvert ce qu’était la médiation culturelle en licence 3, ce qui m’a incité à postuler à l’université d’Avignon. Je ne voulais pas aller dans une grosse fac et j’étais originaire du sud, donc tous les arguments étaient réunis pour redescendre dans en Provence. Je ne savais pas qu’il y avait une université à Avignon et c’est par hasard que je suis tombé sur Muséocom ! C’est vraiment ça qui m’a motivé : le patrimoine

Après Muséocom, j’ai fait un an en Master 2 Politique culturelle et mécénat à Science Po Aix, ce qui a été un vrai élan pour ma vie professionnelle. 

2/Aujourd’hui, que fais-tu dans la vie et quelles sont tes missions ? 

Aujourd’hui je suis médiateur culturel indépendant. J’ai créé mon entreprise l’année dernière, mais il y a eu une petite période de flottement. J’étais salarié en même temps, donc j’imaginais plus créer une une entreprise pour avoir des revenus complémentaires et faire ce qui me plaît : la transmission des savoirs. J’ai finalement pris la décision, en fin d’année dernière, de me mettre à 100% à mon compte, de vraiment faire décoller mon projet d’entreprise. De plus, l’année dernière j‘ai eu ma carte de guide-conférencier, ce qui me permet aujourd’hui d’avoir pas mal d’activités. 

Je travaille principalement pour le Centre des Monuments Nationaux, un réseau national qui comprend plusieurs monuments. J’interviens dans trois monuments en tant qu’animateur du patrimoine. Il faut savoir  que ça n’implique pas de bulletins de salaire, pas de contrat. C’est vraiment à la carte, avec un fonctionnement de devis, factures, bons de commande… 

©Sébastien Balestrieri - conférence internationale sur la pierre sèche en Italie.2022

Je travaille également sur le réseau professionnel de la pierre sèche qui était en lien avec mon mémoire. C’est un réseau de professionnel⋅les que j’avais approché dans le cadre de mes recherches universitaires. J’ai gardé contact tout au long de ma formation et aujourd’hui je travaille avec eux⋅elles sur le volet UNESCO. 

J’ai une double casquette on va dire. Une casquette à la fois de médiateur culturel qui intervient pour des visites et ateliers dans les monuments, et aussi de gestion et ingénierie de projets. Pour mon entreprise, je me suis basé sur le modèle de Muséocom, à savoir à la fois l’ingénierie de projets, le côté médiation et conception d’exposition, et aussi l’étude de publics et la communication. J’ai regroupé mon offre autour de trois grandes thématiques : ingénierie (étude de publics, gestion de projets, rédaction de plans de sauvegarde pour le patrimoine matériel, recherches documentaires), médiation (ce que je fais au Centre des Monuments Nationaux pour le site archéologique de Glanum et l’abbaye de Montmajour à Arles. Il s’agit de la médiation orale auprès des publics), communication (création de newsletter, mise à jour de site internet, réseaux sociaux, benchmark). Globalement ce que j’avais déjà fait dans mes expériences à Muséocom. 

3/Quelles étaient tes fonctions dans la Jeune Agence Muséocom ? 

Ma situation était particulier, car j’avais déjà démarché un projet avant d’entrer dans le master, qui était avec la pierre sèche. J’avais rencontré des élu⋅es et on avait échangé sur leurs besoins en matière de valorisation du patrimoine. On avait donc un peu amorcé ce projet qui avait été repris par les master 2 quand j’étais en master 1. Quand j’ai intégré Muséocom, j’étais chef de projet  il s’agissait de réaliser un benchmark qui traite de la valorisation sur les supports de communication sur site et sur internet. 

Ensuite, j’étais au pôle Relations Professionnelles où j’ai travaillé sur la question du réseau des ancien⋅nes et j’ai essayé de démarcher des projets. De plus, entre le master 1 et le master 2, j’avais participé à l’enquête “À l’écoute des visiteurs” avec Voix Publics. Puis en master 2, j’ai couvert une nouvelle enquête : « La Nuit européenne des Chercheur⋅e⋅s », qui se déroulait sur une soirée.

4/Quels étaient tes projets préférés et pourquoi ? 

Bien évidemment Malaucène ! J’étais chef de projet et c’était un peu mon « bébé ». Aujourd’hui, je suis toujours en lien avec des élu⋅es de Malaucène, notamment sur le volet Pierre Sèche. C’était un gros projet qui était très challengeant, car ça concernait toute la promotion. Ce n’est pas évident de concerter tout le monde, surtout quand on gère deux grandes équipes. Il y avait l’équipe étude de publics et l’équipe communication, le tout dans un calendrier très restreint. Pour moi, c’était un vrai tremplin professionnel puisque c’est grâce à ce projet que j’ai pu travailler, à la sortie de mes études, en tant que chargé de mission développement territorial pour le programme national Petites villes de demain dans une collectivité territoriale.

5/Qu’est-ce que Muséocom t’as apporté dans ta vie professionnelle et personnelle ? 

Plusieurs choses. La première c’est l’organisation, à mon avis c’est difficile de se lancer dans l’entrepreneuriat sans avoir une expérience, mais pas impossible ! Vouloir une équipe, la gérer autant au niveau comptabilité qu’au niveau administratif, et sur la gestion de projets, de travailler avec différent·es commanditaires en respectant un calendrier, etc. Je pense que c’est vraiment important de s’inscrire dans la temporalité d’un projet sur du court ou du moyen terme, et même du long terme. Ça m’a aussi apporté le réseau professionnel, de savoir démarcher des professionnel⋅les sur des salons, sur des événements, les faire venir, demander leur témoignage, etc.  

©Sébastien Balestrieri.2023

6/En 3 mots, pourrais-tu résumer ton expérience au sein de Muséocom ? Pourquoi ces mots ? 

En premier, je dirais riche. Pour la simple et bonne raison que je me suis vraiment senti investi pour des missions qui étaient très variées

Le deuxième, je dirais l’entraide. Je suis toujours en contact avec certain⋅nes de Muséocom et c’est grâce à ces projets-là aussi qu’on a pu se rapprocher et mener des projets communs. 

En troisième, je dirais tremplin. Je crois que c’est le mot le plus important des trois, parce que sans Muséocom je n’aurai pas eu la chance de monter mon projet d’entreprise, en tout cas d’avoir ce bagage que m’a offert Muséocom et surtout d’avoir une vraie entrée dans la vie active, notamment dans les collectivités territoriales.

7/As-tu découvert des métiers par le biais de Muséocom, des étapes d’un projet culturel que tu ne connaissais pas avant ? 

Je ne connaissais pas vraiment le volet communication, surtout le benchmark. Toute cette méthodologie permet d’être force de proposition auprès de commanditaires et faire une analyse un peu plus détaillée avec un large éventail en sélectionnant plusieurs sites et en faire une comparaison. 

J’ai également découvert les études de publics. Je pense que j’étais dans une promotion qui avait réalisé le plus d’études de publics, de part Muséocom mais aussi par rapport à la formation, que ce soit le projet de simulation en Master 1, les objets de technique d’enquête, les enquêtes pour la mairie d’Avignon dans le cadre du label Ville d’Art et d’Histoire… Je pense que ce qui fait vraiment la force de cette Jeune Agence et du master c’est vraiment l’intérêt pour les publics. Aujourd’hui, c’est difficile quand on travaille dans le milieu professionnel de se passer de ce regard ! 

8/As-tu des conseils à donner aux futurs membres de Muséocom qui passent par là ? 

Ce n’est pas tous les masters qui proposent d’avoir ce format de Jeune Agence. On parle beaucoup de format d’alternance aujourd’hui dans le milieu de la culture. Dans notre cas, on a la chance de pouvoir faire des stages, un mémoire de recherches et d’intégrer une Jeune Agence professionnelle. C’est une formation très riche, diversifiée et variée et à ma connaissance, il n’y a pas d’autre formation en France qui soit aussi importante !  Il faut savoir qu’il y a une vraie visée pédagogique, un vrai accompagnement et soutien, mais aussi beaucoup d’autonomie. La formation participe à la construction de l’individu, mais c’est l’individu avant tout qui est moteur de ses choix et qui fait aussi que sa formation et son cursus se déroulent bien.

©Sébastien Balestrieri.2023

Pour moi, il ne faut pas oublier que c’est aussi nous, étudiant⋅es, qui construisons Muséocom, et se nourrir des échanges de chacun·e c’est vraiment important. 

Il faut se faire plaisir avec cette formation ! C’est vraiment un tremplin. Si vous voulez travailler dans une structure, démarchez-la, rien n’est impossible ! Je pense qu’il y a encore plein de projets dans la région et ailleurs, et de nouveaux commanditaires qui seront amenés à travailler avec Muséocom. 

Interview réalisée par : Emma Vignon et Emma Robert (étudiantes du M2 Médiations, Musées et Patrimoines), le 14 février 2023 en visio-conférence. 


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