Pour la première fois depuis la crise sanitaire, le pôle pédagogique de Muséocom a pu organiser le traditionnel séminaire à l’étranger. Cet événement est important puisqu’il marque la fin des deux années de master et permet à la promotion de partager un dernier moment ensemble avant de partir en stage. Le séminaire à l’étranger est financé grâce aux projets que Muséocom réalise tout au long de l’année. Cette année, du 27 février au 4 mars, l’équipe de la Jeune Agence est partie à Copenhague ! Au programme : des moments conviviaux et de nombreuses visites culturelles et rencontres avec des professionnelles de la culture.
Après une arrivée tardive le lundi, nous avons rencontré le mardi 28 février Trine Hall, responsable de la médiation et de la programmation des activités au Design Museum de Copenhague. Ce bâtiment est un ancien hôpital du XVIIIe siècle. Trine Hall nous a donné de précieux conseils à garder en tête lorsque l’on veut travailler dans le secteur culturel, puis nous a présenté les huit expositions actuellement visibles. Les thématiques sont variées, allant des usines de fourrure aux objets futuristes, en passant par le textile et le pouvoir des motifs. Ces expositions ont été conçues pendant les deux ans de fermeture du musée. Notre interlocutrice a été commissaire de l’une d’entre elles : l’exposition Wonder, qui présente des objets autrefois importants pour les collections du musée mais qui ont pu être oubliés au fil du temps. Alors qu’une partie de ces objets sont présentés comme ils le sont dans les réserves, une autre est placée sous vitrine et rangée par catégories, comme l’amour, le Japon ou encore la porcelaine.
Le mercredi 1er mars, Sofie, une médiatrice culturelle, nous a présenté le château de Christiansborg au travers d’une visite guidée riche en anecdotes sur la bâtisse et la famille royale. Au cours de l’histoire, le château a connu deux incendies, en 1794 et en 1884, qui ont forcé deux reconstructions presque complètes. Le bâtiment actuel, achevé en 1928, porte les stigmates des incendies passés. Le château de Christiansborg n’est pas la résidence principale de l’actuelle reine Margrethe II, mais cette dernière s’y rend plusieurs fois par mois, notamment pour des audiences publiques. Par ailleurs, la reine a souhaité laisser l’empreinte de son règne au sein de la salle de réception en faisant changer toutes les tapisseries. Dessinées par le peintre danois Bjorn Norgaard, ces 17 œuvres murales ont été confectionnées en France. Elles représentent l’histoire du Danemark mais aussi celle d’autres personnages et faits marquants survenus ailleurs dans le monde, comme le premier pas sur la lune ou encore le groupe des Beatles. Petite anecdote : au-dessus de la salle de réception se trouve le bureau de l’actuelle première ministre danoise Mette Frederiksen !
Dans l’après-midi du 1er mars, nous avons profité d’une croisière nous emmenant faire le tour des canaux de la capitale danoise. Nous avons pu apercevoir la célèbre statue de la petite sirène ! Savez-vous qu’elle a déjà perdu sa tête à deux reprises ? La première fois, un groupe de jeunes l’avait volée, et la deuxième, c’est encore un mystère, puisque la tête n’a jamais été retrouvée. Elle a donc dû être reconstruite !
Le jeudi 2 mars, nous avons rencontré Anne Katrine Gjerløff, responsable des publics, de la médiation et de la programmation des activités au Natural History Museum. Ce museum ayant ouvert en 2001 fait partie de l’université de Copenhague et est l’un des trois musées nationaux. Contrairement aux autres musées, le National History Museum est rattaché au ministère des Sciences et non celui de la Culture ! Il a dans ses collections plus de 4 millions d’objets. Un nouveau bâtiment est actuellement en construction pour que toutes les expositions soient réunies en un seul endroit. Après nous avoir présenté son métier et l’organigramme de l’équipe du museum, notre interlocutrice a davantage développé les différentes activités organisées au musée pour les publics. Par exemple, des wine and science talks (conférences scientifiques autour d’un verre de vin) ont souvent lieu au museum. Aussi, des dissections sont parfois réalisées en public dans le but d’expliquer l’histoire et le fonctionnement de l’animal, une démonstration plutôt courante au Danemark. Pour finir cette journée, nous avons pu assister à la première d’Aida de Verdi dirigée par Annabel Arden au Royal Danish Opera de Copenhague. Nous avons partagé l’histoire poignante et tragique des personnages dans un réel moment d’émotion.
Notre dernière rencontre s’est déroulée le vendredi 3 mars au National Museum of Danemark avec Nanna Amalie Dahl, play designer. Ce métier au nom difficilement traduisible en français concerne les activités programmées au musée qui feraient jouer les visiteur·ses. Il peut s’agir donc d’ateliers, d’actions de médiation ou simplement de jeux créés pour les publics. La moitié du National Museum of Danemark est dédiée à l’ethnographie extra-européenne tandis que l’autre partie est portée sur le contexte historique du Danemark, notamment avec l’impact des Vikings. Notre interlocutrice nous a emmené·es dans le musée en s’arrêtant dans certaines pièces pour nous expliquer plusieurs objets exposés et nous raconter des anecdotes, comme la légende de la Mère des océans. Elle a aussi pris le temps de nous montrer la partie du musée dédiée à la population inuit, originaire du Groenland autrefois colonisé par le Danemark. Enfin, la visite s’est terminée par l’exposition temporaire KA-CHING! sur l’argent, pour laquelle notre interlocutrice a conçu une wheel of destiny (roue de la fortune) nous expliquant notamment que notre pays d’origine définit 60% de notre destinée financière.
Nous sommes reparties de Copenhague tôt le lendemain, avec des souvenirs pleins la tête et beaucoup d’histoires à raconter à notre retour. Ce séminaire à l’étranger était pour nous très enrichissant, et nous souhaitons sincèrement remercier le pôle pédagogique de Muséocom pour l’organisation et l’investissement dans ce projet plus que réussi !
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