Chaque année, les étudiant·es du Master 1 Culture et Communication, mention Médiations, Musées et Patrimoines sont sollicité·es par une institution culturelle pour concevoir une exposition. De janvier à avril 2022, la promotion a répondu à la commande de Salagon, Musée et Jardins et de son directeur, Antonin Chabert.
Situé à Mane dans le département des Alpes-de-Haute-Provence (04), le lieu est labellisé « Musée de France », « Jardin Remarquable » et « Ethnopôle ». En tant que musée ethnographique, Salagon, Musée et Jardins œuvre pour valoriser et transmettre la culture et les dynamiques rurales du territoire dans lequel il est ancré. Sa collection riche d’objets du quotidien et ses quatre jardins ethnobotaniques permettent d’aborder différentes thématiques.
Les étudiantes ont été divisées en trois groupes formant trois agences distinctes : Artémis, Nymfea et Piado. Un cahier des charges commun imposait trois principes clés : la vulgarisation scientifique, la narration et la médiation multisensorielle.
Ce projet d’exposition était consacré au patrimoine de l’olivier et questionnements impliqués par ces notions. Il a été réalisé dans le cadre du projet européen de recherche Olive4ALL, qui a notamment pour objectif de valoriser le patrimoine de l’olivier.
Après avoir élaboré son concept d’exposition, chaque agence a rendu un projet muséographique enrichi de nombreux outils de médiation numérique et sensorielle ainsi que d’une programmation culturelle.
L’agence Artémis a accordé une place centrale aux principes de la commande. Afin de répondre aux attentes, l’équipe a décidé de retranscrire, grâce notamment à des témoignages, des dispositifs narratifs et des objets anciens, le lien qui unit l’olivier aux populations (avec notamment comme concept d’exposition les cernes). La proposition permettait de suivre l’histoire de cet arbre ancestral et de comprendre son évolution et son utilisation au fil du temps. Le·a visiteur·euse peut ainsi réfléchir aux éléments qui constituent son quotidien, aux moments conviviaux qu’il·elle partage avec ses proches, à ce qui le·a lie à ses ancêtres et à ce qui, dans sa vie, peut être considéré comme patrimoine. Le nom retenu pour cette exposition était : Auprès de mon arbre, l’olivier au fil du temps.
L’agence Nymfea a élaboré un concept d’exposition autour de deux notions : l’enracinement et le déracinement. L’association de deux termes, à priori opposés, est un principe fort qui permettait de défendre la pluralité de points de vue et de contraster le patrimoine de l’olivier. La proposition avait pour but de plonger les personnes dans des expériences d’enracinement et de déracinement autour de l’olivier par le biais d’une médiation multi-sensorielle. Afin de retranscrire ce concept, le nom choisi pour l’exposition a été celui de L’Odyssée de l’olivier. Ses racines et au-delà.
L’agence Piado, avec son exposition Cultiver l’éternité : L’olivier, un patrimoine menacé ?, a choisi d’interroger la notion d’éternité pour évoquer l’olivier, un arbre considéré comme durable et immortel.
Ce concept a permis de souligner le processus de patrimonialisation qui tend à rendre l’olivier éternel et à faire perdurer l’intérêt que lui porte l’humanité à travers les âges. Dans cette exposition, l’éternité est perçue comme un objectif de durabilité à atteindre, pour assurer la pérennité de l’olivier et de son patrimoine. Ainsi, dans cette logique de pérennité, ce projet visait à mettre en lumière les potentielles menaces pesant sur l’avenir de l’olivier et, plus généralement, sur l’environnement, conduisant à soulever la question centrale du développement durable.
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