« Populaire, peuple, public » était la grande thématique du séminaire de muséologie qui a pris place au Mucem à Marseille, le mardi 13 novembre. En toile de fond, l’exposition « Georges Henri Rivière, voir c’est comprendre » installée au musée jusqu’au 4 mars 2019.
Georges Henri Rivière (1897-1985) est une figure iconique de la muséographie. Né d’une union entre un père bourgeois et une mère paysanne, il se destine d’abord à la musique. Il est « curieux de tout ce qu’apportent les années folles, de l’art moderne au jazz et à la mode, de la photographie et du cinéma au music-hall ». Son histoire est avant tout une histoire de famille où les femmes sont inspirantes, dévouées et engagées : sa mère, sa soeur et sa grand-mère ; Et plus que tout, son oncle. Animateur au cabaret le Chat Noir, il y rencontre tous les mondains parisiens de l’époque. Collectionneur, savant, c’est avec lui que Georges Henri Rivière découvre, observe et tombe amoureux de l’Humain et du populaire.
Georges Henri Rivière « explore et analyse les savoir-faire artisanaux et toutes les facettes de l’invention populaire, de l’imagerie jusqu’aux arts du cirque. Il révèle les forces, les beautés, l’humour et les potentialités d’un monde que l’on croyait révolu ».
La première partie de la journée visait à recontextualiser historiquement et artistiquement les questions du « peuple » et du « populaire ». Il est apparu que des figures iconiques depuis le 19e siècle, se sont faites les voix de ceux qui n’en avaient pas ou prou. Grâce à eux, il y a eu une prise de conscience à la fois de l’existence et de la disparition de ce « merveilleux populaire », celui décrit entre autre dans les poèmes de Jacques Prévert, puis une renaissance de celui-ci via différents médiums.
Après la pause méridionale, les échanges et débats ont davantage porté sur la question du « populaire » en art. Les différents discours sont entrés en résonance avec l’introduction de l’historien et sociologue Pierre Rosanvallon. Le « peuple » et le « populaire » ne peuvent exister et subsister que par l’intercompréhension de l’humain et un rapport sensible à l’autre. Faire de la singularité propre à chaque individu, une exploration vivante et collective hors de tous stéréotypes, préjugés et fantasmes.
La journée s’est terminée par ce que nous attendions tous : l’exposition « Georges Henri Rivière, voir c’est comprendre ».
Sous forme de différentes séquences, l’exposition met en lumière près de 600 documents et objets (œuvres d’art moderne, pièces d’arts populaires, objets ethnographiques, photographies, sculptures, dessins, archives audiovisuelles, etc.), issus principalement du Mucem qui conserve les collections diverses et signifiantes du musée des Arts et Traditions populaires. Le Centre Pompidou, le Musée du Quai Branly, le Musée d’Orsay, et les Archives Nationales ont également contribué à enrichir l’exposition.
Nous vous invitons à découvrir cette exposition qui dresse le portrait de Georges Henri Rivière et pour reprendre la formule du Musée des Arts et Traditions Populaires : « du berceau à la tombe ».
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