La première session des rencontres professionnelles organisées par l’Université d’Avignon pour le Master Médiation de la Culture et des Patrimoines, s’est déroulée lundi 3 octobre. L’occasion pour les étudiants, d’échanger sur le thème « Des questions de société au musée » avec deux invités : Bernard Mossé, responsable du contenu pédagogique et culturel au Camp des Milles à Aix-en-Provence, et Alain Dedieu, chercheur au Commissariat d’Energie Atomique et responsable du Visiatome à Bagnols sur Cèze.
Retour sur une matinée riche en échanges.
Après avoir présenté le Camp des Milles, ancien camp d’internement pendant la Seconde Guerre mondiale, et ouvert au public depuis 2012, Bernard Mossé a rappelé les objectifs poursuivis par ce lieu de mémoire. Il s’agit avant tout, comprendre les mécanismes qui font basculer une société jusqu’au génocide. A travers ses dispositifs mêlant pédagogie, formation, muséographie et recherche, le camp des Milles est aujourd’hui reconnu comme un lieu de référence dans la lutte contre le racisme et les extrémismes. Il est d’ailleurs régulièrement sollicité par des structures privées ou associatives, ainsi que par des instances publiques.
©Muséocom – Mathilde Heuzé
©Muséocom – Mathilde Heuzé
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Doté d’un comité scientifique d’une trentaine de membres issus des sciences humaines et sociales, l’établissement porte une attention toute particulière au discours expographique et à la manière de transmettre un contenu didactique. Plus qu’un lieu de mémoire, le Camp des Milles est donc un centre de réflexion sur des questions de société toujours d’actualité.
Dans un deuxième temps, c’est Alain Dedieu qui a pris la parole, pour nous parler de médiation scientifique à travers ses missions dans deux structures bien distinctes.
Le Visiatome de Marcoule a vu le jour il y a une dizaine d’année, avec pour but de vulgariser les connaissances sur les énergies, celle nucléaire en premier lieu, et la question de ses déchets. Plus largement, la question du réchauffement climatique y est traitée. La structure s’inscrit d’ailleurs dans une démarche fortement pédagogique et collabore activement avec les enseignants du secondaire et programme de physique-chimie. Soucieux de rester au plus près de l’actualité, l’exposition permanente est sur le point d’être réinventée.
Moins institutionnel, le Café des sciences d’Avignon, dont Alain Dedieu est le fondateur, vise pourtant un même objectif de partage des connaissances. Des rencontres qui se veulent accessibles, proposent de réunir chercheurs et grand public le temps d’une soirée L’association organise aussi des conférences et des spectacles à travers « Science en scène ».
Alain Dedieu nous expose alors la grande différence entre ces deux types de structures : la première, dépendant de grands établissements privés et publics, au discours plus cadré, ne laisse pas tant place au débat que la seconde, entièrement subventionnée.
La rencontre avec ces deux professionnels nous a permis d’aborder des patrimoines particuliers : celui de la mémoire et celui de la connaissance. Les échanges ont permis d’approfondir les enjeux de questions de société au musée, tout particulièrement avec Bernard Mossé, très prompt à nouer le dialogue. La complémentarité entre discours scientifique et médiation est apparue centrale. Ces types de structures poursuivent finalement un but commun : développer l’esprit citoyen des visiteurs en leur fournissant des clés de compréhension du monde.
Musécocom remercie vivement Bernard Mossé et Alain Dedieu pour leurs interventions respectives qui furent très appréciées et riches d’enseignements.
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