Nom / Prénom : Perrine Baucher

Promotion : 2020-2021

Poste actuel : Médiatrice culturelle

Structure : Fondation Villa Datris

Ville : Isle-sur-la-Sorgue

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©Perrine Baucher.2022

1/En quelques lignes, pourrais-tu nous résumer ton parcours post bac ? 

J’ai fait un BAC ES et après je ne savais pas trop ce que je voulais faire comme métier. Sachant que j’aime énormément la pratique artistique et le social, je voulais faire prof d’arts plastiques ! C’est pour cela que je suis arrivée en Licence d’art plastiques à Amiens, sauf que je me suis rendue compte que faire prof ça ne me plaisait pas du tout, je n’étais pas du tout faite pour ça… 

Parallèlement, j’ai découvert la médiation culturelle qui est l’entre-deux : faire prof et être avec les gens. Du coup j’ai fait un stage pour Les Safra’Numériques à Amiens qui m’a énormément plu et j’ai essayé de chercher des masters, qui avaient dans leurs plaquettes des cours de médiation. 

À vrai dire au début, je voulais plutôt faire les métiers de l’exposition que ceux de la médiation culturelle (même si ça me plaisait beaucoup).Donc j’ai postulé à trois masters : il y avait celui d’Arras dans le nord, un à Rennes et un à Avignon. J’ai eu deux entretiens pour Arras et pour Avignon et j’ai été prise à Avignon qui était mon premier choix ! Déjà pour le sud, et en plus parce qu’il y avait Muséocom dedans qui me plaisait vraiment beaucoup, parce que ce n’était pas qu’un axe médiation, il y avait ce lien avec des institutions culturelles, des entreprises… 

 

Donc si je comprends bien, Muséocom a motivé ton choix de venir dans ce Master

Oui oui ! Bon de base, c’était pas très clair si c’était en M1 ou en M2, mais oui oui c’était vraiment ça, car c’était l’ouverture vers les institutions culturelles directement ! Donc c’était vraiment ça qui me plaisait. Et le côté “alternance”, car ce n’est pas vraiment de l’alternance, me plaisait beaucoup ! Moi je n’avais pas envie d’un master recherche pure, donc le côté Muséocom avec les professionnel·les me plaisait beaucoup. Donc ça a motivé mon choix de venir dans ce Master ! 

 

2/Aujourd’hui, que fais-tu dans la vie et quelles sont tes missions ? 

Je suis médiatrice culturelle à la fondation Villa Datris à l’Isle-sur-la-Sorgue au service des publics

On est deux : une ancienne du Master et moi. Donc on développe les publics, on essaye d’aller chercher au maximum les personnes qui ne sont pas forcément initiées aux musées. Je fais les visites guidées, que ce soit avec les personnes très âgées comme les tout-petits (à partir du CP, on ne fait pas avant). On fait tout ce qui est livret de médiation, on refait certains cartels et certains textes de salle pour que ça soit plus accessible aux personnes dans le musée. On fait également des jeux. Tout ce qui tourne autour de la médiation !

©Perrine Baucher.2022

Est-ce que tu peux nous en dire plus sur le fait que tu souhaites toucher un public qui n’est pas forcément habitué à venir au musée ? 

On a essayé d’aller chercher le public à l’extérieur de la ville. On a touché le centre social de la Cigalette de l’Isle-sur-la-Sorgue. Il organise déjà des projets vers l’art, la musique et le côté culture. Donc là c’était un moyen de développer un partenariat sur le long terme, dans le but que les personnes viennent le plus longtemps possible à la Fondation. Le fait de faire des ateliers à la Cigalette, le fait qu’ils·elles connaissent le lieu, avec leurs animateur·ices, ils·elles n’arrivent pas dans quelque chose d’inconnu. Ça permet de créer du lien et pas que de faire une visite guidée. En fait c’est comme du démarchage, sauf que c’est avec des personnes ! On a aussi été vers une association qui s’occupe des personnes sourdes et malentendantes. On a pris contact avec une interprète et on a fait une visite avec ces personnes. On a également été vers le centre de détention pour faire des visites à des détenu·es. Enfin, on a été vers une association, Pierre Valdo, qui est basée sur Avignon et qui s’occupe des personnes immigrées. On a fait un atelier et des visites avec elles·eux. Donc c’est vraiment très large et le but c’est d’aller récupérer des publics qui ne sont pas initiaux à la culture, ou du moins au musée.

 

Est-ce que tu t’es aidée de ce que tu avais vu en cours pour créer les livrets de médiation  ? 

Alors oui, car je sais qu’en M2 j’avais fait un cours sur la médiation avec le directeur du musée Requien qui nous avait appris à comment toucher un certain public, qui dans ce cas étaient les enfants, et donc on a dû créer un livret. Donc effectivement ça m’a aidéPour mon côté organisationnel aussi ! Avec le projet de simulation on a fait ça, donc je pense que c’est lié.

3/Quelles étaient tes fonctions dans la Jeune Agence Muséocom ? 

Dans Muséocom j’étais responsable du pôle pédagogique. Je savais dès le début que je voulais faire partie de ce pôle pour organiser le voyage, les sorties culturelles et les moments conviviaux avec tout le monde qui étaient assez importants.

Alors pourquoi j’étais responsable ? Je ne sais pas trop, car à la base je ne voulais pas être responsable… Et en fait avec la première année, même si au départ on n’a pas trop envie d’avoir des responsabilités, ça peut quand même nous plaire ! Après ça reste des petites responsabilités, je n’étais pas présidente non plus ! Mais j’aimais bien, parce que du coup c’était le contact avec les professeur·es et avec les autres membres de Muséocom. 

4/Quels étaient tes projets préférés et pourquoi ? 

Alors il faut que je m’en souvienne même si ça fait pas très longtemps… Il y a un projet qui était quand même chouette, c’était avec l’Abbaye Saint-André où il fallait qu’on fasse leur vidéo de médiation. C’était hyper intéressant, parce que c’était un format que je n’avais jamais fait ! Le format de la vidéo permettait de voir toutes les étapes avant le montage qui étaient très intéressantes : que ce soit le scénario, les recherches documentaires sur l’histoire de l’Abbaye qui nous permettaient d’avoir le côté historique. Ça m’a permis aussi de tourner des vidéos de l’Abbaye pour qu’elle soit dans le montage, donc ça c’était quelque chose que je n’avais jamais fait dans le cadre professionnel. Il y avait aussi le projet des JPO (journées portes ouvertes) où j’étais avec Anna (ancienne étudiante du master) et c’était super cool parce qu’on avait pour idée de faire des portraits des membres de la Jeune Agence et c’était très chouette ! 

5/Qu’est-ce que Muséocom t’as apporté dans ta vie professionnelle et personnelle ? 

Ça m’a appris à travailler en équipe ! Je pense que ce n’est pas que Muséocom, c’est le Master dans l’ensemble. Maintenant je trouve ça compliqué de travailler tout·e seul·e… Tu te rends compte que quand on est dans le monde de la culture, on travaille tout le temps en équipe. Ça permet aussi d’être patient·e, d’aider les autres, de prendre sur soi et de travailler beaucoup plus vite, car il y a plein d’idées qui fusent dans tous les sens et ça c’est trop bien !

6/En 3 mots, pourrais-tu résumer ton expérience au sein de Muséocom ? Pourquoi ces mots ? 

Alors là il faut que je réfléchisse… 

  • Rencontre : des rencontres qu’on a dans le master, dans Muséocom et aussi des rencontres qu’on va faire à l’échelle des anciens du master et les rencontres professionnelles. Grâce à Muséocom j’ai rencontré des professionnel·les que j’ai maintenant dans mon réseau.
  • Dépassement : parce qu’il faut aller au-delà de sa zone de confort. 
  • Enrichissement : c’est très ouvert, ça m’a permis de m’ouvrir sur d’autres domaines de la culture. Par exemple, je suis plutôt art contemporain et histoire de l’art et ça m’a permis de découvrir d’autres domaines comme celui du patrimoine et des musées d’entreprise. Ça m’a également permis de découvrir d’autres sujets comme les études de public que je n’avais jamais fait avant, la scénographie ou même la muséographie.

7/As-tu découvert des métiers par le biais de Muséocom, des étapes d’un projet culturel que tu ne connaissais pas avant ? 

Pour les branches de métiers, oui forcément ! Par exemple, je ne savais pas qu’il y avait un métier dédié à la production, et qui pourrait potentiellement me plaire ! Et puis savoir ce qu’est d’être commissaire d’exposition dans les détails, c’est très intéressant. 

Pour les étapes j’ai découvert plein de choses, car tout est très découpé : 

  • Toutes les recherches documentaires qui doivent être faites en amont. 
  • Toutes les étapes de brainstorming où on doit être tout·es en même temps.
  • Tous les rendez-vous qu’on doit avoir entre chaque étape. 
  • L’étape du budget, qui est une grosse étape à élaborer, avec le devis et la propale

De voir ces étapes en profondeur c’est hyper important, car ce sont les premières étapes d’un projet culturel. 

8/As-tu des conseils à donner aux futurs membres de Muséocom qui passent par là ? 

  • S’investir : même si des fois ça peut être un peu dur, ça prépare à la vie professionnelle.  
  • Communiquer : dans un travail d’équipe, la communication c’est très important. Quand on est face à la frustration, il faut en parler. Et même si on n’est pas d’accord sur tout, c’est normal, c’est la vie ! On ne peut pas s’entendre avec tout le monde et aimer tous les sujets ! Communiquer avec les professeur·es aussi, car ils nous apportent énormément et ils·elles sont là pour nous. 
  • S’écouter : c’est important de s’ouvrir à d’autres choses aussi !

Interview réalisée par : Vignon Emma, Debauf Chloé et Pulze Emma (étudiantes M2 Médiations, Musées et Patrimoines), le 24 octobre 2022 à Avignon. 


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