Pour la suite des rencontres professionnelles, le sujet de la culture et du mécénat a été abordé lors de la matinée du mercredi 29 septembre avec l’intervention de Bénédicte Chevallier, directrice de Mécènes du Sud. Après avoir été cheffe de cuisine, elle a repris des études en communication. Elle travaille désormais et depuis quinze ans à Mécènes du Sud, après avoir accumulé plusieurs expériences au Goethe Institut au Maroc, dans une galerie associative puis à Vidéo Chroniques. Elle nous a expliqué que, selon elle, le mécénat est un « véhicule de projet » et s’est appliquée à déconstruire les stéréotypes sur cette pratique. 

Mécènes du Sud est une association née de la volonté de dirigeant∙es d’entreprise soucieux∙ses de favoriser l’attractivité et le rayonnement de leur territoire. Créée en 2003 par huit membres fondateurs, l’association lance des appels à projets pluridisciplinaires. Un comité artistique composé de professionnel∙les de l’art choisit les projets lauréats qui seront soutenus financièrement par les entreprises membres de Mécènes du Sud. Les soirées « coup de cœur » organisées chaque année permettent aux mécènes et aux lauréat∙es de se rencontrer. Les mécènes choisissent alors leur projet coup de cœur qui recevra un soutien supplémentaire. Des résidences d’artistes en entreprise sont également organisées. Une partie du budget mécénat est aussi utilisée pour soutenir une grande exposition comme « Méditerraner » présentée jusqu’au 7 novembre 2021 à la friche La belle de mai à Marseille. De plus, l’aspect d’initiation à l’art est très important pour l’association. C’est pour cela qu’elle organise des cycles de conférences, des voyages d’études et des road trips pour les entreprises membres de Mécènes du Sud. 

Cette présentation a été l’occasion de mieux comprendre ce qu’est le mécénat ainsi que de prendre la mesure de l’importance du lien existant entre entreprises mécènes et artistes soutenu∙es dans le cadre de Mécènes du Sud.  

Pendant l’après-midi du mercredi 29 septembre, nous avons rencontré Renaud Chantraine, doctorant à l’EHESS, anciennement en contrat CIFRE avec le MUCEM dans le cadre d’une intervention sur la recherche en muséologie et les musées communautaires. Dans le cadre de sa thèse, il s’intéresse au rôle social des musées et aux communautés patrimoniales et s’est ainsi exprimé sur la place des communautés LGBTQI+ dans les musées. Après avoir effectué pendant son cursus universitaire une étude dans un bar gay du quartier du Marais à Paris qui conservait de nombreuses archives et photographies sur ce sujet, il s’est rendu compte qu’il n’existait aucun lieu pour les conserver. Quand il commence sa thèse, le mouvement « queering the collections » émerge et un réseau associant des activités d’associations LGBTQI+, des professionnel∙les de musées et des chercheur∙euses se crée à Amsterdam en 2016. Cette thématique lui tient à cœur c’est pourquoi il est notamment engagé dans le collectif « Archives LGBTQI » qui milite pour la création d’un centre d’archives LGBTQI+ à Paris. Renaud Chantraine nous a également présenté l’association Mémoire des sexualités qui rassemble un grand nombre de documents et d’archives LGBTQI+ dans l’appartement de 50m² de son fondateur, Christian de Leusse. 

Ce doctorant est également revenu sur le dispositif d’une thèse CIFRE qui permet d’effectuer un doctorat tout en travaillant dans une structure. En tant que doctorant CIFRE au MUCEM, il a notamment travaillé pour une exposition sur le Sida et s’est, dans ce cadre, intéressé au processus d’enquête collecte sur l’histoire et la mémoire du Sida en France, en Europe et en Méditerranée. Enfin, il a coordonné un numéro de la revue de l’ICOM Museum international consacré à la thématique des « Musées LGBTQI+ ».

Cette rencontre nous a permis d’aborder des sujets que nous n’avions encore jamais traités à l’université : la place des personnes LGBTQI+ et de leurs archives dans les musées. Les échanges ont été passionnants et ont soulevé de nombreuses questions. 


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